17 janvier 2011



Pour tout, le temps nous est compté. Ce temps si précieux qui défile devant nos yeux sans qu’on puisse le retenir. Il se joue de nous, parfois interminable et parfois furtif.

J’ai tellement peur de manquer de temps pour tout que le sur place, me semble parfois être salvateur. Grave erreur, car lorsque vous en êtes encore à piétiner timidement, les autres ont lancé le sprint depuis un moment sans que vous ne vous en soyez rendu compte. Alors que vous chatouillez encore la ligne de départ, ils ont défait la ligne d’arrivée.

La course me fait tellement peur que je serai prête à marcher à reculons pour grappiller quelques secondes de bonus. Tout se fait et se défait, je les regarde évoluer en restant sur place, passive, trop, comme jamais. Dans 5 jours ça fera 10 mois et je ne pense qu’à ça. C’est fou, dans ma tête c’était ce matin, en ce moment même, demain, et les 1 an se rapprochent tellement vite.

Et puis je ne sais tellement pas comment passer au dessus de tout ça, l’ignorance ne marche qu’un temps. Au bout d’un moment l’autruche doit ressortir la tête du sable pour respirer un peu.

Je ne suis pas là, je ne suis nulle part, je suis perdue quelque part, je ne sais où. Un endroit intemporel, exclu de toute réalité, où les mouvements sont des flottements, et où l’on dort sans n’en plus finir. L’inactivité me rassure alors qu’il y a quelques mois encore elle m’effrayait. Je ne veux plus courir, je veux rester là et ne plus bouger. Tout arrêter un instant, le temps de reprendre mes esprits.

Mais les jours s’enchainent et se ressemblent, les gens continuent à vivre normalement, les oiseaux volent, le soleil se lève, les marrées s’enchainent. Le monde continu de marcher quand ma planète a implosée. Tuée de l’intérieur, comme une aiguille qu’on enfonce dans un œuf.

Le quotidien me semble insignifiant, j’ai peur du vide, peur de l’absence, peur de la mort, peur du départ des gens en général, peur de dire au revoir, peur d’aller me coucher, peur de sortir dehors, peur de croiser le regard d’inconnus, peur qu’on s’attarde sur moi, peur de devoir sourire sans raison, peur de parler quand je veux crier, peur de manquer de temps, peur de manquer tout court.

Tellement peur de les perdre, tous autant qu’ils sont. Et cette passivité, ce repli sur moi-même me force à voir les personnes que ma peur intéresse. Elles sont bien peu nombreuses et ce sont les dernières auxquelles j’aurai pensé. Bientôt je reviens sur Paris, comme pour boucler la boucle. C’est là que tout a commencé, là que j’étais quand tout s’écroulait autour de moi. C’est là que je serai à peine un an plus tard pour essayer de passer à autre chose, de grandir et d’avancer.

Et je continu à me demander sans cesse pourquoi. Sa souffrance s’est partagée entre nous tous, et même divisée elle est tellement insupportable.
S.

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