15 août 2011

La plus grande erreur serait de penser que les choses ne peuvent jamais être pires

Soudain tout ce bruit assourdissant autour de moi s’est tu, devenu flou. Seul le son de la pluie restait, et je crois bien que je serai restée là indéfiniment. Se faire assaillir par cette force extérieure et imprévisible, ne rien pouvoir faire sinon subir et se laisser submerger. J’aurai voulu me noyer sous la pluie pour ne plus pouvoir penser. Rester sourde au vacarme incessant, aux cris et aux lamentations, aux faux semblants et aux silences cruels de sens. Devenir sourde, aveugle, léthargique, dormir et ne plus jamais me réveiller. Je voulais juste dormir pour toujours.

Cette vie est un mensonge. Il faut sourire, oublier ceux qui n’ont pas résisté. Vos fantômes doivent être bien pâles pour voir vos larges sourires, car le mien reste dans ma tête comme cette pierre blanche reste dans ma chambre.

Ce petit fantôme trotte dans ma tête, et le vivant se ballade en face de moi comme si de rien n’était. Corps humain vidé de toute âme et de toute compassion, il ne comprend pas que je puisse être triste, que je puisse pleurer, que je puisse éprouver des sentiments. Soudain le petit robot de fille est moins amusant quand son regard commence à se vider.

Ne rien dire de sa vie, comme si elle en avait, comme si ça pouvait intéresser.
Ma plus grande peur aura été de le décevoir un jour, ne pas répondre aux exigences, ne pas être assez.
Et pourtant ça y est, j’étais déçue comme j’aurai pu le décevoir. C’est peut être comme ça qu’on devient adulte. Les adultes ne sont que des enfants déc(h)us.

Bienvenue dans la vie ma fille !

S.